Olivier nous a été adressé par l’ONG Sentinelles Burkina Faso pour sa prise en charge chirurgicale, lors de la campagne de l’ONG PPCR en juillet 2016 à l’Hôpital National de Niamey.

 En discutant avec sa mère, nous nous sommes rendu compte que ce nourrisson de 2 mois a été sauvé in extremis par le concours de ces 3 ONG. En effet, lorsque Salima a mis au monde Olivier, c’était la première fois qu’elle voyait un cas de fente labiopalatine. Elle était désespérée et voulait le laisser mourir de faim car elle était convaincue que c’était un enfant sorcier, qui la tuerait si elle le laissait téter. Heureusement, Olivier était le seul garçon d’une fratrie de 12 enfants nés de 3 mères différentes. Et c’est la coépouse de Salima, vu cet état de fait, qui lui conseilla d’aller à toute fin utile le faire consulter à l’hôpital d’où il fut référé à l’ONG Sentinelles Burkina qui nous l’a ensuite confié. Cette histoire est typique de ce que nous rencontrons fréquemment dans nos pays. Par ignorance, les enfants nés avec une fente labiale et/ou palatine, sont méprisés, assimilés à des sorciers, engendrés pour punir les parents d’une faute grave commise. Elle se termine bien parce que l’enfant en question est de sexe masculin. Imaginez que ce fut la 12eme fille de la famille. Pensez-vous qu’elle aurait survécu ? Nous profitons de cette histoire édifiante pour soulever la question des idées reçues concernant les fentes labiales et souligner la nécessité d’une sensibilisation de nos populations au plus près. Elles doivent enfin comprendre que cette pathologie congénitale n’est nullement une fatalité et plus tôt elle est prise en charge, meilleures seront les résultats esthétiques. Et pour cela, des sponsors seraient salutaires…